jeudi 25 octobre 2012

Lili bouquine : Francesca, La trahison des Borgia de Sara Poole

Titre en VO : The Borgia betrayal
Editeurs :MA Editions
Site de l’auteur :
http://www.sarapoole.com/
Ma note : 8/10
Quatrième de couverture : Été 1493. Rodrigo Borgia, désormais Alexandre VI, est pape depuis près d'un an. Hantée par les fantômes de son passé, Francesca, qui a joué un rôle crucial dans son ascension au trône de Saint-Pierre, doit à présent faire en sorte qu'il y reste. Étant l'empoisonneuse de la plus tristement célèbre et de la plus dangereuse des grandes familles italiennes, cette maîtresse de la mort va affronter moult périls, intrigues et duperies qui menacent d'éteindre la lumière de la Renaissance. Alors que le danger l'encercle de toutes parts, Francesca élabore un plan désespéré, mettant sa propre vie en danger. Elle va se confronter à la folie d'un homme bien décidé à détruire tout ce qu'elle s'est engagée à protéger. Des cryptes cachées de la Rome du XVe siècle à ses rues grouillantes, pleines de sensualité et de traîtres, Francesca va se battre contre ses propres démons pour déjouer un complot visant à détruire les Borgia, à s'emparer du contrôle de la chrétienté et à plonger pour toujours le monde dans les ténèbres.

MON AVIS SUR LE LIVRE


Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps, je vous disiez avoir adoré Francesca, empoisonneuse à la cour des Borgia, tome 1 de la saga Poison Mysteries de Sara Poole. Je vous en avais d’ailleurs fait une critique plutôt élogieuse, en mettant en avant la dimension historique du roman, ainsi que son intrigue très bien ficelée et plausible, qui m’avaient particulièrement séduite. Francesca, la trahison des Borgia, le tome 2, suit cette même lignée, bien que légèrement en dessous à mon sens.

Un an s’est écoulé dans le récit entre la fin du premier et le début du deuxième opus, et nous retrouvons Francesca Giordano, occupant toujours le poste d’empoisonneuse pour le pape Alexandre VI. Elle est alors rongée par son désir de vengeance envers Morosini, le prêtre fou à figure d’ange qui a assassiné son père et qui œuvre en secret pour faire tomber Borgia.

Une histoire bourrée de complots machiavéliques, de coups bas, d’intrigues enchevêtrées qui nous montrent l’ère de la Renaissance à son apogée. La Rome de la fin du XVe siècle est des plus corrompues, et doit probablement figurer parmi les endroits les moins surs du monde à l’époque. Une atmosphère tendue donc, où une épée de Damoclès semble constamment sévir au dessus des têtes de nos personnages, et particulièrement sur celle de Francesca.

Francesca vit dans la peur et l’attente, on la retrouve plutôt usée par la vie, bien qu’elle ne soit âgée que d’à peine vingt ans. Son travail lui prend énormément de temps, d’autant que protéger Rodrigo Borgia d’éventuels empoisonnements, n’est pas de tout repos étant donne le nombre grandissant d’ennemis qu’il semble se créer. Elle doit également faire avec son désir de vengeance envers le prête Morosini, une obsession qui l’empêche de dormir sur ces deux oreilles, davantage encore lorsqu’on commence à vouloir attenter à sa vie, comme c’est le cas dans ce tome 2. Puis enfin, elle doit lutter contre ses propres démons, où du moins vivre avec. Elle est persuadée d’avoir l’âme noire et corrompue, elle sait qu’elle est prédestinée à l’Enfer, et de ce fait, elle s’interdit l’accès au bonheur.

Vous l’aurez compris, dans ce volume-ci, le personnage de Francesca est beaucoup plus sombre que dans le premier, plus le temps passe, plus ses mains semblent se salir, et pour la jeune fille, c’est une processus irréversible. La fatalité, en ce qui concerne sa propre personne du moins, est un très de caractère assez dominant chez elle, et pour ma part, j’en ai été lassée au cours de ma lecture, néanmoins, cela fait partie d’elle et lui offre différents centres d’intérêt. Elle se concentre purement à son enquête pour retrouver et neutraliser le prêtre fou, au lieu de s’épancher sur sa vie sentimentale, ce qui est plutôt appréciable.

Son ingéniosité fait également d’elle un personnage intéressant. Elle a beaucoup de ressource, ainsi qu’un cerveau dont elle sait parfaitement se servir. Elle est déterminée et est prête à utiliser tous les moyens qui lui permettront d’arriver à ses fins. Elle est aussi douée pour créer des alliances, notamment avec le peuple juif dont elle se fait beaucoup aidé dans ce tome. Nous soulignerons aussi l’implication de la fameuse société secrète « Lux » qu’elle a intégré entre le tome 1 et 2 et dont on apprend davantage dans La trahison des Borgia.
Le personnage de César est également beaucoup plus présent dans ce deuxième opus, et si il m’avait plutôt déplu dans Francesca, empoisonneuse à la cour des Borgia, si je l’avais trouvé trop arrogant pour être appréciable, ici j’ai aimé découvrir d’autres facettes de sa personnalité. Nous sommes à la fois témoin de sa force et de sa vulnérabilité, on le découvre sous tous ses angles et j’ai du revoir mon jugement à son égard. J’ai hâte de voir comment il va évoluer dans le troisième volume.

Borgia, le pape Alexandre VI, est au contraire plus effacé dans ce tome-ci. Les affaires papales, et notamment le choix crucial qu’il doit prendre au sujet du Nouveau Monde qui vient d’être découvert, lui laisse peu de place pour intervenir dans l’intrigue et venir en aide à Francesca, autrement qui financièrement. Ce retrait, néanmoins, est justifié, et ne dérange pas plus que cela dans l’histoire.

Un roman une nouvelle fois très chargée, riche en rebondissements, et bien que j’ai trouvé l’intrigue un peu longuette vers le milieu du livre, le dénouement m’a entièrement conquise. Toutefois, je ne peux m’empêcher d’y voir comme une roue sans fin, et me demande jusqu’où l’auteure va encore nous faire languir. À voir dans le tome 3, Francesca, maitresse des Borgia qui sortira en Novembre aux Editions MA.

ON ADORE : L’univers, le contexte historique, l’ingéniosité du personnage principale et sa faculté à pouvoir se sortir de situations perdues d’avance, la plume de l’auteure.
ON REGRETTE : Une intrigue un brin longuette sur ce tome-ci.


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