lundi 7 mai 2012

Lili bouquine : Le voleur de corps d'Anne Rice

Titre en VO : The tale of the body thief
Editeurs : Pocket (Plon)
Site du livre/de l’auteur : http://annerice.com
Ma note : 9/10
Quatrième de couverture : Vampire impie, ne croyant ni en Dieu, ni au diable, ivre d'amour et de sensualité, Lestat a été pendant des siècles un prince courtisé dans le monde ténébreux et flamboyant des morts vivants. Mais aujourd'hui, à l'aube d'un nouveau millénaire, au cœur des jungles de néons de l'Amérique contemporaine ou dans l'immensité désolée du désert de Gobi, le doute le ronge, une obsession le tenaille : redevenir mortel. Regarder le soleil en face. Regarder la mort en face. Impossible? Peut-être pas.. . C'est du moins ce que prétend le mystérieux inconnu qui se livre avec lui à un diabolique jeu de cache-cache, Miami à Amsterdam, de la Nouvelle-Orléans aux caraïbes.

MON AVIS SUR LE LIVRE


Le voleur de corps, quatrième volume de la chronique des vampires d’Anne Rice, est le troisième qui prend Lestat pour narrateur. Connaissant mon amour pour ce personnage, vous imaginez bien que je me réjouis à chaque fois de lire une de ses aventures. Fidèle à lui même, mon vampire préféré se met une nouvelle fois dans la panade, nous le retrouvons ici au début des années 90, un peu amoché par sa récente expérience avec la Reine de damnés et l’animosité que ses semblables lui ont témoignée suite à la provocation qu’il a orchestrée en devant rock-star et en dévoilant dans ses chansons quelques secrets inavouables de vampire (cf. La Reine des damnés). Le voilà un brin trop mélancolique – ce qui ne lui ressemble pas –, en ce début de roman et délesté de son goût pour la vie – la « non-vie » dans son cas.

Heureusement pour nous, lecteur, un élément va venir piquer la curiosité du vampire et ainsi le réveiller. Un homme, se faisant appeler le « voleur de corps », va lui proposer un marché : échanger son corps de mortel avec celui du vampire pour quelques jours, permettant à Lestat de revivre quelques émotions humaines, ce dont il rêve depuis deux siècles, de ce fait. Le damné, avide d’expériences inédites, accepte. Il sait que c’est un piège, car l’individu lui paraît peu honnête, mais il se laisse tenter aveuglement.

Par ce procéder, Anne nous permet de voir l’humanité sous un autre jour. Un vampire redevenant humain est capable de remarquer des détails qui pourraient paraître insignifiants à celui qui demeure humain depuis sa naissance. Sous la plume de Rice, on redécouvre des éléments aussi banals que se nourrir, boire, respirer, se cogner dans un meuble ou faire l’amour, des choses habituels pour des humains et qui deviennent extraordinaire pour le vampire qui n’y est plus habitué. Ainsi, on en vient à faire attention à toutes ces choses qu’on oublie au quotidien, on remarque l’éléphant dans le couloir et, comme pour Lestat, l’expérience n’est pas toujours heureuse, comme elle peut être merveilleuse.

Anne Rice en profite également pour aborder les questions métaphysiques de la vie, la mort, de l’au-delà, du côté éphémère de l’homme, avec un peu d’idées théologiques également. Elle tient néanmoins des propos qui peuvent rebuter les plus pieux, car elle remet en question toutes les idées véhiculées par l’Eglise et le Vatican. Pour ma part, j’ai trouver ses arguments plutôt pertinents et orginals. Comme dans nombreux de ses livres. Elle le dit elle-même, le vampire est pour elle un allégorie dont elle se sert souvent pour exprimer et exploité des idées. C’est, pour ainsi dire, sa patte.

En dehors de l’histoire de vampire, c’est un livre vraiment intéressant à lire et je le conseille vivement, même à ceux qui n’aime pas la bit-lit, car ceci n’a strictement rien à voir avec de la bit-lit. Vraiment rien. Si vous souhaitez vous réconcilier avec les vampires, c’est évidemment vers Anne Rice qu’il faut vous tourner car, si vous savez passer outre un style un brin trop descriptif, vous ne serez pas déçus !


ON ADORE : Lestat, un personnage vraiment singulier qui vaut la peine d’être connu. L’histoire du voleur de corps, les idées théologiques, métaphysiques qui sont développer, ainsi que l’univers général, caractéristique des romans d’Anne Rice.
ON REGRETTE : Un style un peu descriptif (mais néanmoins très poétique), ainsi que le démarrage un peu lent de l’intrigue.


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